dimanche 15 juin 2014

la géométrie sacrée


Qu’est-ce que la géométrie sacrée ?



La géométrie sacrée est une géométrie utilisée par les architectes et les artistes pour créer leurs œuvres. 

La géométrie sacrée peut être définie comme un ensemble de proportions, de manipulations géométriques
et de dimensions, telles qu’elles ont pu être observées dans la nature. Les cristaux, les fleurs, les fruits, les animaux,
tous ont servi de modèle pour créer cette géométrie particulière. La nature étant considérée comme une perfection,
l’être humain peut en comprendre les lois d’organisation géométrique et s’en inspirer pour ses propres créations.
C’est pour cette raison qu’elle est appelée géométrie sacrée.
Les traces attestées de l’utilisation de la géométrie sacrée remontent au 5e millénaire avant J.-C.
Elle est encore employée de nos jours par certaines personnes recherchant la perfection dans leurs créations.


Tracé géométrique obtenu en reliant les fosses de calage des menhirs, tracé inscrit dans un carré barlong


A quoi sert la géométrie sacrée ?

Le but de la géométrie sacrée est de créer de la beauté et de l’harmonie.
C’est un outil de création qui permet de ne rien laisser au hasard, de tout justifier par les proportions. Chaque
élément, aussi petit soit-il, est toujours en rapport avec le tout, subordonné à une loi universelle dictant la création.
La géométrie sacrée crée aussi de l’ordre. Je suis même convaincu qu’elle favorise le bien-être et même la santé.
La géométrie sacrée est une discipline de l'esprit favorisant l’élargissement de la conscience.

Subjectif me direz-vous ? Pas tant que cela, avec des machines quantiques comme le GDV, il est maintenant
possible de montrer l’impact de la géométrie sacrée sur le rayonnement électrophotonique émis par le corps.
En résumé : plus d’ordre, plus d’énergie, plus de potentiel d’évolution, plus de conscience.

Quels sont les domaines d’application de la géométrie sacrée ?

Principalement dans les édifices religieux, mais aussi dans tous les bâtiments construits par les maîtres bâtisseurs :
château, tombeau, hospice, mausolée, pyramide, pont, etc. Nous trouvons également cette géométrie dans l’implan-
tation de menhirs et de dolmens, donc depuis la période néolithique. La tradition des bâtisseurs, essentiellement orale,
s’est perpétuée sans discontinuité jusqu’à nos jours où nous la trouvons encore chez les compagnons.

Pour avoir étudié les tracés géométriques d’édifices de toutes les époques et de toutes les cultures, je peux affirmer
qu’elle est présente partout et de tout temps. Quelques exemples seront donnés plus loin.

Quelles sont les caractéristiques de la géométrie sacrée ?

Tout d’abord, l’utilisation de proportions bien précises et en nombre limité :
•    les proportions basées sur les rapports musicaux
•    les proportions basées sur le nombre d’or
•    les proportions basées sur les racines carrées



Ensuite, une série de manipulations géométriques, telles que :
•    l’homothétie
•    la rotation
•    la symétrie
•    l’inscription
•    la division sacrée ou dorée
•    la décomposition et la juxtaposition

La bissection est une combinaison de l'homothétie et de la rotation




Et des formes géométriques parfaites, comme :
•    le carré
•    le triangle équilatéral
•    le cercle
•    le rectangle d’or
•    le pentagone
•    l’hexagone
•    l’octogone

Enfin, un système de mesures permettant de passer du plan à la réalisation :
•    le mètre (égyptien, néolithique, etc.)
•    la coudée (royale, locale, sacrée, etc.)
•    le pied (romain, de Charlemagne, etc.)
•    le pouce


Tout en utilisant des nombres entiers, car le nombre entier était considéré comme une perfection en soi.
Les bâtisseurs ont eu recours aux nombres et à leur symbolique.



Quels étaient les outils pour tracer un plan ?

Les seuls outils étaient la règle, l’équerre et le compas. La règle sert à tirer des traits droits, l’équerre à tracer des
angles et le compas à dessiner des cercles. Ceux qui prétendent avoir trouvé le tracé régulateur d’un édifice ancien
en utilisant d’autres outils que la règle, l’équerre et le compas sont dans l’erreur. Le but d’un tracé régulateur est de
définir tous les éléments de la constructions, donc en priorité les murs, les colonnes et les ouvertures. La priorité est
donnée au tracé des murs extérieurs (nu du mur extérieur), à l’épaisseur de ces murs, puis aux murs intérieurs et aux
ouvertures. Pour les édifices à colonnes, tout le tracé permet de définir les axes des colonnes. Actuellement, les
logiciels d’architectes procèdent toujours de la même manière.

Un tracé régulateur sert uniquement à définir tous les éléments de la construction, pas à y cacher des soi-disant
connaissances ésotériques.



Comment reporter un plan sur le terrain ?

La première opération est de tracer sur le terrain les axes principaux du bâtiment. On choisit un point, en général un
point de croisement important des réseaux telluriques. Les axes sont définis par la direction donnée par lesdits réseaux.
La personne qui avait la compétence pour le faire n’était que rarement l’architecte, souvent un chaman ou un druide,
un initié aux énergies telluriques. Cette connaissance était également transmise par l’oral, elle a existé dans toutes les
cultures, dans toutes les époques depuis 6000 ans. En Europe continentale, elle a disparu en grande partie vers 1350,
définitivement vers 1695. La géobiologie l'a remise au goût du jour.

Relation entre la géométrie sacrée, le tellurisme et l’astronomie

Le recours aux réseaux telluriques est systématique dans toute l’histoire de l’humanité, dès les premières constructions,
comme on peut encore le ressentir de nos jours dans les sites mégalithiques. Conjointement au respect du tellurisme local,
certaines pierres étaient placées selon des angles en relation avec les levers et couchers de soleil aux solstices ou aux
équinoxes, ou encore les levers et couchers extrêmes de lune tous les 9,3 ou 18,6 ans.
Voici un exemple, à Avebury, le célèbre site mégalithique en Angleterre


Comme la direction des réseaux telluriques dépend de la géologie, les édifices suivent toujours les courbes de niveaux.
Ceci explique que chaque église ait sa propre orientation ; il n’y a aucun rapport avec une orientation basée sur des soi-
disant levers de soleil le jour du saint patron de l’église. En dehors de la période néolithique, les bâtisseurs n’ont pas eu
recours à l’astronomie pour implanter leurs édifices, contrairement à ce que certains prétendent.

Comment reporter une distance ?

Pour tracer le bâtiment sur le terrain, les bâtisseurs utilisaient une ficelle enduite de craie et une canne (perche en bois
de 2 à 5m de long) pour reporter des distances. L’avantage du bois est qu’il ne varie que très peu dans le sens de la
longueur, ceci assure une grande précision dans la mesure. De nos jours, ces outils sont encore utilisés dans la constru-
ction, la ficelle enduite de craie de couleur pour tracer des murs droits et le double mètre pliable pour mesurer des
distances. Au début du 20e siècle, des cannes de 5m furent utilisées pour la construction du tunnel du Simplon, avant
d’être détrônées par le laser. Un autre moyen pour reporter des distances sur le sol est d’employer une roue d’un diamètre
précis. Cette méthode est toujours utilisée pour les métrés des routes.
Et la corde à 13 nœuds ?

Si une ficelle permet de tracer une ligne droite, elle ne peut en aucun cas être utilisée pour mesurer une distance,
car son élasticité est telle qu’il n’est pas possible d’avoir une mesure fiable. La longueur d’une ficelle varie beaucoup
trop avec l’humidité de l’air. Si, de surcroît, vous y ajouter des nœuds, c’est encore bien pire.  La corde à 13 nœuds
n’a donc jamais été utilisée pour reporter des mesures, par exemple, un certain nombre de coudées, mais elle a proba-
blement servi pour l’instruction des apprentis en géométrie. Les nœuds étant pratiques pour visualiser des figures
géométriques sans avoir à les tracer. Pourquoi 13 nœuds ? Parce que c’est le nombre d’intervalles nécessaires pour
tracer la plupart des figures géométriques, en particulier le double carré (carré barlong), très cher aux bâtisseurs
(13 nœuds = 12 intervalles = rectangle 2 / 4 / 2 / 4). Sur le plan symbolique, le 13, c'est aussi l'acte de se relier à
l'Unité, à l'Absolu, à la Perfection du Créateur, le Grand Architecte

Comment reporter un plan sur le terrain ?

Un tracé sur place est fait de la même manière que le tracé sur la planche à dessin. On commence en général par le
tracé hors tout (le périmètre dans lequel le bâtiment s’inscrit). Ceci permet d’obtenir une grande précision dans les
mesures. Il est facile de comprendre que si l’on part du tout pour tracer ensuite les éléments plus petits, on évite les
erreurs de mesures par addition de petits éléments. J’ai toujours été surpris de voir que la précision des bâtisseurs
était incroyable, souvent en-dessous du pour mille !

Comment garantir l’horizontalité ?

Le moyen le plus simple pour garantir l’horizontalité d’un mur sur une grande distance est de creuser une rigole en
fond de fouille est de la remplir d’eau additionnée de mortier ou de plâtre. Lorsque le mortier ou le plâtre se solidifie,
on obtient un fond parfaitement horizontal. Pour des éléments plus petits, les bâtisseurs utilisaient aussi des niveaux
à plomb.

Comment passer du plan à l’élévation ?

Pour garantir une unité dans les proportions, en général, la même proportion était utilisée pour le plan et le tracé des
élévations et des coupes. Nous trouvons parfois des exceptions à cette règle, par exemple la racine de deux en plan et
le nombre d’or en façade. La perfection est sans doute d’utiliser le même canevas géométrique pour les deux, mais les
exemples sont plus rares. Sur le plan pratique, le fil à plomb permet de garantir la verticalité des murs.

Comment utiliser de nos jours la géométrie sacrée ?

En tant qu’architecte, j’ai eu recours de temps à autre à la géométrie sacrée. Il faut dire que dans ce métier les
contraintes dimensionnelles sont très importantes. Tout est soumis à des normes (légales ou industrielles), il faut donc
parfois faire des compromis. Le module des cuisines (60cm) n’est pas la coudée royale (52.36cm)! Tout construire sur
mesure est faisable mais coûte hélas fort cher. L’accent est souvent mis sur les façades, car c’est là que les proportions
sont les plus visibles.
Dans mes ouvrages Géométries Sacrées, tomes 1 et 2, vous trouverez des centaines d'exemples d'édifices et d'objets
réalisés avec la géométrie sacrée. Ils sont présentés avec leur tracé régulateur, dont un grand nombre permettant de les
réaliser pas à pas.

Conclusion

J’espère que ce petit dossier vous a permis de mieux comprendre la géométrie sacrée, ses principes, son utilité, ses
applications.

J’espère que vous regarderez dorénavant d’un autre œil les monuments que vous croisez. Et, qui le sait, peut-être
aurez-vous envie d’appliquer la géométrie sacrée à vos réalisations. Pour ceux qui souhaitent davantages de détails,
j'ai écrit des ouvrages et des dossiers sur différents sujets en lien avec la géométrie sacrée.

Exemples

Dans les planches qui suivent, j’ai essayé de vous montrer comment les anciens avaient tracé leurs œuvres.
Les exemples sont issus principalement de la culture occidentale, toutes époques confondues, par ordre chronologique.
Ce dossier s'agrandira au fur et à mesure de mes découvertes.


Le tracé géométrique de la Grande Pyramide est basé sur la racine du nombre d'or
Le "c" indique la coudée égyptienne de 52,36cm
La précision entre le tracé théorique et la mesure sur place est donnée en pour mille, souvent en-dessous du pour mille
Les chambres de la Grande Pyramide sont basées sur les rapports musicaux avec une assez grande précision

Contrairement à ce qui est souvent dit, le tracé du Parthénon est basé sur la racine de deux et non pas sur le nombre d'or
Valable aussi en plan où la racine de deux est omniprésente et également la division sacrée, elle aussi basée sur cette proportion.

Un exemple magnifique avec l'emploi systématique des rapports musicaux, inspiré par Pythagore

Un autre exemple basé sur les rapports musicaux, mais cette fois dans le monde romain
Notez la longueur hors tout en nombre entier (en centaines) de pieds romains

Utilisation du nombre d'or et surtout, de la division dorée


Utilisation de la racine de trois en plan et en élévation, des chefs-d'oeuvre de l'art romain

Un monument colossal basé sur le nombre d'or, y compris pour l'extension bâtie sous Constantin
Quelques exemples dans l'art arménien, voir mon dossier sur l'architecture arménienne du 7e siècle

Une cathédrale de style bysantin, le successeur de l'art romain
Magnifique exemple d'homothétie basée sur la racine de deux

 Sur le parchemin le plus vieux d'Angleterre



Plan inscrit dans un rectangle racine de deux / pierre angulaire combinant la coudée utilisée et l'angle de 35,26°

Tracé régulateur des piliers de la Cathédrale de Chartres, basé sur la bissection du carré

Voici deux exemples de tableau de la Renaissance, le procédé est toujours le même, subdivision du format du tableaupar les carrés collés à gauche et à droite, puis des diagonales pour définir les horizontales et verticales importantes
Un premier exemple basé sur la note LA. Notez l'effet de perspective, subtilement indiqué par l'angle du pinceau
Deuxième exemple, basé sur le nombre d'or, avec inscription de carrés et de rectangles d'or.
L'artiste a utilisé le nombril de Vénus comme élément clé de la construction géométrique, ilcoïncide avec l'horizon et le bras de Vénus. Remarquez aussi les zéphirs qui soufflent, la
direction du souffle correspond exactement à la diagonale du rectangle d'or

Remarquez la perfection du plan de Palladio
Son successeur a repris le nombre d'or pour son extension, mais avec maladresse, car les fenêtres ne
s'harmonisent pas avec l'ancienne construction. Respecter une proportion ne garantit pas la beauté.

Plan, élévation et détails d'architecture (fenêtres, portes, pente de la toiture) basés sur la racine de deux

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire